mails:sasl:mta-serveur

SASL pour l'accès au serveur MTA

Nous utilisons Postfix installé sous debian avec saslauthd (Cyrus). On n’utilise pas ldapdb parce que cette lib garde un cache des hashs de mot de passe, alors que Cyrus sait aussi valider l’authentification par un bind ldap, une auth pam, ou encore une auth IMAP sur le MDA.

Ils ont tous des avantages respectifs:

  • Une auth PAM permet de contrôler localement des utilisateurs, embarqués dans la machine.
  • Une auth IMAP permet de rendre l’accès au MTA dépendant de l’accès à une boîte, ce qui fait que un émetteur = un destinataire.
  • Une auth LDAP permet de contrôler finement qui a accès à quoi, cependant l’exécution des règles de sécurité se fait côté client (le MTA est seul responsable de la sécurité, le LDAP n’est pour lui qu’un annuaire).

L’idéal serait d’implémenter une auth IMAP, mais il faudrait voir si Dovecot permet certaines subtilités (plusieurs utilisateurs pouvant accéder à des boîtes mails partagées par exemple). Sinon, en LDAP, on est sûr d’y arriver, mais ça fait plus de config en aval, donc plus de chances pour que le système soit instable.

Le remplissage des fichiers de config est automatisé avec les dockerfiles, mais il peut être intéressant de les inspecter à la main. On détaille ici les paramètres importants pour Cyrus.

Sous debian, le fichier de config Cyrus pour postfix est dans

/etc/postfix/sasl/smtpd.conf

On indique dans le main de Postfix un lien vers ce fichier de config de Cyrus:

#/etc/postfix/main.cf:
smtpd_sasl_path = smtpd

Il est important que smtpd porte le même nom que le fichier de config Cyrus (sans le .conf).

Ce démon crée un socket UNIX et attend qu’on lui demande de valider des authentifications. La config par défaut de saslauthd veut que ce démon soit dans :

/var/run/saslauthd

Cependant, Postfix est chrooted pour des raisons de sécurité (il n’a accès qu’à une partie de l’arborescence du système de fichiers). Par conséquent, il ne peut accéder à /var/run. Debian recommande de créer des processus saslauthd séparés et spécifiques (nous en créons donc un pour postfix). Pour plus de détails, voir cette page du wiki Debian. Il y a certaines manips à réaliser pour que Postfix puisse accéder au socket de saslauthd, notamment mettre l’utilisateur postfix dans le groupe sasl. Le socket de saslauthd-post sera finalement dans

/var/spool/postfix/var/run/saslauthd

, à l’intérieur du répertoire de travail de Postfix.

Pour donner à Postfix l’ordre de contacter saslauthd en tant que démon de vérification de mot de passe, on modifie smtpd.conf (sous debian, dans /etc/postfix/sasl/smtpd.conf, à créer sur une install fraîche):

pwcheck_method: saslauthd
mech_list: PLAIN LOGIN

. On voit que le login est transmis en PLAIN, c’est dû au protocole SMTP. Il faut rajouter une couche de chiffrement pour que ce soit sécurisé. Sur une prod, il faut interdire l’auth PLAIN sur du SMTP non sécurisé. (En revanche, une connexion sans authentification peut se faire en SMTP non sécurisé (typiquement pour de la réception de mails du reste du monde)).

On crée un processus saslauthd spécifique qui ne sera accessible qu’à Postfix. Pour cela, on copie le processus par défaut et on l’édite:

~# cp /etc/default/saslauthd /etc/default/saslauthd-postfix
START=yes
DESC="SASL Auth. Daemon for Postfix"
NAME="saslauthd-postf"      # max. 15 char.
# Option -m sets working dir for saslauthd (contains socket)
OPTIONS="-c -m /var/spool/postfix/var/run/saslauthd"        # postfix/smtp in chroot()

(repris du Wiki debian). Il faut faire d’autres modifications en fonction de la source d’information qui permettra de valider les logins entrés. On va couvrir 3 cas: PAM (framework d’authentification sous UNIX), LDAP (service d’annuaire en TCP), IMAP (service de boîte mail en TCP).

PAM

Rien de plus simple, la config par défaut de saslauthd sous debian le fait. Il suffit d’un:

MECHANISMS="pam"

Éventuellement, on peut créer un fragment PAM, qui portera le nom de smtp. Ceci est hors sujet, voir la doc de PAM.

LDAP

MECHANISMS="ldap"

Il faut également modifier /etc/saslauthd.conf (à créer sur une install fraîche):

ldap_servers: <ldap uri>
ldap_search_base: <search base>
ldap_filter: <filter>
etc...

Pour la configuration du bind LDAP, voir plus bas.

IMAP

MECHANISMS="rimap"
MECH_OPTIONS="nom-hôte-serveur-imap/port"

Le nom d’hôte peut aussi être une adresse IPv4. Le /port peut être omis. saslauthd tentera de faire un AUTH IMAP standard, et dès qu’il a une réponse il se déconnecte.

Si on choisit la solution LDAP, il faut configurer des binds au niveau du SASL serveur. Cette configuration se fait dans /etc/saslauthd.conf:

ldap_servers: ldap://ldap.test.picasoft.net:389
ldap_bind_dn: cn=nss,dc=picasoft,dc=net
ldap_bind_pw: rdonly
ldap_search_base: dc=picasoft,dc=net
ldap_filter: cn=%u
  • ldapservers : On peut en mettre plusieurs, séparés par des virgules. Le SSL est supporté, il faut rajouter des paramètres pointant vers les certificats (voir la doc complète, la référence est ci-dessous). * ldapbinddn et ldapbindpw: Configure les modalités de la connexion entre saslauthd et le serveur ldap. Ici, on ne peut faire que du readonly (voir la doc LDAP et demander à l’adminsys de picasoft pour plus de détails). * ldapsearchbase: permet de spécifier un étage de l’arborescence à partir duquel on va commencer à fouiller pour voir si l’utilisateur demandé existe et vérifie les critères demandés. * ldapfilter: Permet de mettre certains critères, aussi bien sur l’utilisateur que sur les groupes auxquels il appartient.

La doc de ce fichier de config se trouve dans /usr/share/doc/cyrus-sasl2-doc/LDAP_SASLAUTHD.gz (sous debian, installer le paquet cyrus-sasl2-doc).

  • mails/sasl/mta-serveur.1542571306.txt.gz
  • (modification externe)